Imaginez des heures creuses adaptées à la production solaire, vous permettant de réduire considérablement vos coûts énergétiques. En France, le tarif heures pleines/heures creuses pourrait bientôt connaître une transformation majeure, en intégrant des créneaux solaires. Cette évolution s’inscrit dans une volonté d’optimiser l’utilisation de l’énergie photovoltaïque, de plus en plus présente dans notre mix énergétique.
Un changement nécessaire face à l’évolution du mix énergétique
Depuis les années 1960, le tarif heures pleines/heures creuses est bien ancré dans les habitudes des consommateurs français. Initialement, ces créneaux visaient à lisser la demande d’électricité en incitant à consommer pendant les périodes de faible demande, notamment la nuit. À cette époque, le mix énergétique français était principalement dominé par l’hydroélectricité et les centrales thermiques.
L’arrivée massive du nucléaire a renforcé l’intérêt des heures creuses nocturnes, permettant de valoriser la production excédentaire à faible coût. Aujourd’hui, avec le déploiement important des centrales solaires photovoltaïques, l’électricité devient également abondante en journée, rendant nécessaire une adaptation des plages horaires de consommation.
Vers des heures creuses solaires pour une meilleure cohérence tarifaire
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a demandé à Enedis de revoir les plages horaires des heures creuses afin de mieux correspondre aux capacités de production solaire. L’idée serait d’inciter les consommateurs à utiliser l’électricité lorsque les panneaux solaires produisent au maximum, soit entre 11 heures et 17 heures, notamment en été.
Cette mesure pourrait éviter des situations où la France est contrainte de brider la production des panneaux photovoltaïques en raison de prix de l’électricité devenus nuls ou négatifs. Plutôt que de limiter la production, il serait plus économique de favoriser la consommation pendant ces périodes, permettant aux consommateurs de bénéficier de tarifs avantageux.
Des solutions pour intégrer cette électricité solaire
Pour tirer pleinement parti de l’énergie solaire, plusieurs options s’offrent à la France. Le stockage à grande échelle grâce à des batteries et des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) est une piste. Le parc de batteries, par exemple, est passé de 100 MW en 2020 à 700 MW en 2023. Une autre possibilité est la production d’hydrogène par électrolyse, bien que cette solution reste coûteuse.
Cependant, la solution la plus économique reste d’ajuster les habitudes de consommation des utilisateurs. Enedis et la CRE visent à ce que 30 % des consommations soient réalisées pendant les nouvelles heures creuses solaires, grâce à un écart de prix suffisamment incitatif entre heures pleines et heures creuses.
Calendrier et perspectives
La mise en place des nouvelles heures creuses solaires pourrait intervenir dès 2025 selon la CRE, tandis que le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) en France envisage une transition progressive d’ici deux à trois ans. Cette réforme promet d’offrir aux consommateurs une alternative économique tout en maximisant l’utilisation des ressources renouvelables.
Avec des tarifs alignés sur les capacités de production solaire, cette évolution représente une opportunité de taille pour les abonnés, leur permettant de réduire leur facture d’électricité tout en contribuant à une gestion plus efficiente du réseau électrique national.